Le bilan carbone en 20 questions

5. Est-ce un outil de ressources humaines ?

En effet, de plus en plus de salariés se sentent concernés par la réduction des émissions de gaz à effet de serres. Le bilan carbone peut donc être utilisé comme un outil de motivation du personnel. Par exemple en isolant un poste d'émission mesurable régulièrement, et en invitant les salariés à réfléchir aux moyens de le réduire, ou encore en organisant des challenges au sein du personnel (ou entre différents sites).

6. Vais-je être comparé à mes concurrents ?

La grande liberté offerte par la méthode, notamment lors de la définition du périmètre, empêche de facto une véritable comparaison des entreprises, et encore moins leur classement (sauf à utiliser exactement la même méthodologie, le même périmètre, et la même granularité des données pour chaque entité étudiée, ce qui, en pratique, ne se présente pas?). En revanche, il est tout à fait possible de comparer l'entreprise avec elle même dans le temps, et même de simuler l'impact des décisions. C'est d'ailleurs un des principaux intérêts de la démarche.

7. Quelle méthodologie choisir ?

Plusieurs méthodologies similaires cohabitent : ISO 14064, GHG Protocol (GreenHouse Gas Protocol), PAS 2050? En France, la démarche Ademe est un véritable standard de fait, et la seule à bénéficier d'aides publiques. Cette méthodologie est d'ailleurs compatible avec le GHG Protocol, le plus utilisé mondialement, afin d'autoriser les comparaisons, par exemple entre les filiales internationales d'un même groupe.

8. Comment fonctionne la démarche Bilan Carbone® de l'Ademe ?

Elle se décompose en 3 grandes étapes :

1. La préparation

Il s'agit d'abord de dimensionner le périmètre de l'étude : chaque entreprise doit déterminer l'étendue du champ des investigations en fonction de la difficulté à collecter les données et bien sûr de leur pertinence. Il faut ensuite préparer les « partie prenantes » c'est à dire contacter les personnes dépositaires des informations nécessaires, en interne ou chez les partenaires, puis organiser avec eux la collecte des données.

2. L'analyse comptable

Elle débute par la collecte minutieuse des données auprès des parties prenantes. Ces informations peuvent être de nature très éclectiques et surtout comptabilisées par des unités diverses : volumes, masses, distances, quantités unitaires (nombre d'objets), temps, monnaie? A chaque donnée collectée correspond un ratio à appliquer à la mesure, appelé « facteur d'émission », qui permet de passer de l'unité initiale à un équivalent d'émissions de gaz à effets de serre exprimées en kg (ou tonnes) de CO2, ou en kg (ou tonnes) équivalent carbone (un kg de CO2 vaut 0,2727 kg d'équivalent carbone). Les données et les facteurs d'émissions sont insérés dans un système d'information (au minimum un tableur) qui effectue les calculs et délivre des résultats consolidés poste par poste. Il est bien sur possible de « creuser » pour détailler chaque poste.

3. L'analyse stratégique

L'analyse des résultats comptables des émissions de CO2 permet de hiérarchiser les postes les plus émetteurs et donc les plus exposés. Des simulations sont ensuite pratiquées afin de déterminer les postes les plus touchés par une hausse des prix des hydrocarbures et/ou l'apparition de taxes sur le carbone. En découlent diverses recommandations stratégiques : plans d'actions et de suivi, choix d'investissements (matériel, R&D..),programmes de formation du personnel, modification du mix marketing, etc...

9. Comment définir le périmètre de son
bilan carbone ?

Il s'agit en effet d'une étape fondamentale et parfois difficile à réaliser. Techniquement, la méthode est applicable sans distinction du plus petit périmètre (prise en compte des seules consommations énergétiques internes), au plus large (prise en compte de l'amont et de l'aval de la filière). Selon l'Ademe, les approches intermédiaires ou globales doivent être privilégiées : « il sera tenu compte de tous les flux entrants ou sortants, à l'image de ce que l'on fait en comptabilité ». Autrement dit, il convient d'inclure toutes les émissions absolument nécessaires au fonctionnement normal de l'activité, surtout lorsqu'une possibilité d'action sur les émissions existe.

Source Ademe

10. Comment mesure-t-on les émissions de CO2 ?

Il est bien sûr impossible d'aller poser des capteurs sur chaque camion, chaque chaudière, chaque vache ! On utilise donc un « facteur d'émission », qui permet de convertir les mesures propres à chaque source d'émission de gaz à effet de serre (exprimées en litres, en tonnes, en kilomètres, etc.), en « kg équivalent carbone ».

• des analyses de laboratoire
• des calculs théoriques ou statistiques
• des résultats d'observations

Par nature, les facteurs d'émissions ne donnent donc pas des mesures exactes mais des ordres de grandeur. En revanche, à méthodologie constante, ils sont transparents au regard des variations des émissions.
Dans le bilan carbone d'une banque il y aura les émissions de fabrication de l'informatique, voire celles de la formation des informaticiens... »